» La banalité du mal  » dans le monde du travail

 

Et si nous pouvions assister à la  réconciliation de l’Homme et du monde du travail ? Avoir mal au travail, se sentir blessé dans sa relation au travail est un ressenti tristement courant. Conflit de valeurs, perte de motivation, perte de sens, stress chronique, maux du corps…

La dernière question qui m’a été posée en séance d’accompagnement  était « mon état d’être est-il forcément le fait d’un management toxique ? »

La thèse de la toxicité du manager est parfois la première réalité ressentie mais dans les faits cela va bien au delà d’une histoire de personnes, de bourreau et de victime. Qu’en est il du monde du travail ?

Quand on prend le temps d’observer les comportements, il semble que le drame soit bien plus profond. Et si c’était une illustration du concept philosophique  développé  par Hannah Arendt  « la banalité du mal » ? Concept où des personnes ordinaires acceptent comme normales des choses inhumaines.

La toxicité n’est intrinsèquement pas liée à l’Homme. Cela serait très réducteur et binaire de classer les bons et les mauvais.  La question fondamentale est de comprendre comment le manager agit. Agit il en l’absence de conscience de l’autre ?

Cette thèse illustrerait une relation fondée sur un aveuglement, sur l’ignorance ou l’incapacité à voir l’autre en tant qu’être.

L’autre est regardé comme une chose extérieure, un simple maillon de la chaîne du travail. Ce constat nous rapproche d’une forme contemporaine de la relation d’esclavage adaptée aux nécessités des rouages technocratiques d’un système travail.

La „ technicisation » du monde a-t-elle joué un rôle en nous libérant de certaines tâches et de certaines mémoires qui nous éloignent de qui nous sommes ?  En quoi participe t elle a créer des Hommes  vides d’humanité, sans empathie pour l’être humain,  et ce quel que soit le modèle du système économique choisi

Dans les périodes de forts changements, les anciennes valeurs de solidarité, de respect de l’autre,  d’idéal humain, de religion … se perdent et ce vide est rempli par les règles (et non des valeurs) dictées par l’impératif de compétition.

Et si réconcilier l’Homme et le monde du travail revenait à redonner sa juste place à l’Homme ? 

Aujourd’hui sans constat de flagrante toxicité, le manager et le collectif restent les garants des conditions dans lesquelles est posé le geste travail.

À cet effet, cela ne dispense personne de penser. Penser est une faculté humaine, son exercice relève de la responsabilité de chacun.

On retrouve une belle illustration de la place de la pensée humaine dans le remarquable film de Stéphane Brizé « un autre monde ». Vincent Lindon recherche et trouve une alternative au plan social, une solution cadrant aux exigences demandées alors que le système qui l’emploie lui impose une injonction d’obéissance et non de réflexion !

Des lors que l’on choisit d’arrêter de penser pour se  se fondre sous la pression à l’exigence de la demande du système, il est impensable d’imaginer ne pas être responsable ou avoir de responsabilités dans les conséquences engendrées.

De fait, le manager qui choisit d’oublier de penser restera définitivement coupable d’une obéissance purement mécanique qui masque le soutien à l’organisation. L’épidémie du « court-termisme » sert cette pratique du « après -moi le déluge » permettant d’échapper aux dommages collatéraux de l’obéissance silencieuse.

Essayer de comprendre le fléau de la souffrance au travail  est une responsabilité collective mais pas que. Elle implique également une responsabilité individuelle de chacun qui se doit de penser et de considérer l’autre en tant qu’être. 

L’Homme ainsi digne pourrait exprimer  pleinement  ses capacités, ses talents et serait au service de la prospérité de son environnement.

Et si on basculait d’une ère des chiffres en une ère de l’ETRE ?

Kikka

 

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